Le choix du titre « Islamité » est venu du fait que nous n’avons pas voulu comparer une religion universelle comme l’Islam à une institution philosophique mondiale comme la franc maçonnerie.
Nous souhaitons simplement découvrir les origines culturelles de l’Islam ; l’Islam avant l’Islam, et ce continuum de mythes, d’oraison et de rituels que la Mésopotamie a légués aux trois religions méditerranéennes, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Puis d’analyser le fond philosophique de l’Islam, sans doute hérité de la philosophie antique grecque, mais aussi de concepts régionaux des Proche et Moyen Orients, d’Asie Centrale, ou de l’Inde ; le mysticisme, ou soufisme, issu de ces mêmes contrées contribuera à l’édification de rituels confrériques ou de corporations de métier, mais aussi à l’autonomie par rapport à l’Islam traditionnel, de branches émanant du chiisme, ismaélienne, druze, alaouite, etc.
Si bien que des personnalités exceptionnelles, au XIXe siècle, l’une venant du Maghreb sunnite malékite, l’Emir algérienAbdel Qader, l’autre venant d’Iran, chiite, Jamaleddine El Afghani,
trouveront dans la franc-maçonnerie la recherche de l’idéal qu’ils avaient acquis dans leurs confréries musulmanes respectives. Au XXIe siècle, on continue à s’interroger sur la compatibilité de la franc-maçonnerie, qui a pris naissance, il est vrai, en Europe, mais qui est présente sur les cinq continents, et la religion musulmane vue monolithiquement et sans aucune nuance.
Nos contributions se sont efforcées, au contraire, de montrer combien les différentes manières de concevoir leur religion par des citoyens de confession musulmane, leur islamité en quelque sorte,
ne les empêchaient nullement d’adhérer aux valeurs prônées par les obédiences maçonniques.
Les articles de ce nouveau volume peuvent être rangés sous trois rubriques : une approche historique, une approche descriptive des rituels et des concepts, et enfin des essais.